Publié le 7 Septembre 2016
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Nous nous devons de saluer le courage du Commissaire Enquêteur qui, dans l’enquête publique concernant le projet de campus sport-santé porté par les époux Diagana, a émis un avis défavorable soutenu par un argumentaire solide construit autour de la valeur de l’intérêt général. Cela fait plaisir par les temps qui courent, ou l’individualisme, l’égoïsme et donc l’intérêt particulier sont plutôt de rigueur.
Le Commissaire-enquêteur, qui connaît bien la législation en vigueur, a souligné que la procédure de déclaration de projet utilisée permettant de transformer un terrain classé zone naturelle en zone constructible, n’est autorisée qu’à condition que le projet en question relève de l’intérêt général. Les promoteurs du projet, dont la ville de Mougins, ont mis en avant que l’intérêt général réside dans le fait que ce projet doit promouvoir la pratique du sport pour améliorer la santé. Le Commissaire Enquêteur indique que la simple pratique du sport ne nécessite pas d’infrastructures de cette ampleur, y compris une résidence hôtelière, et que ce projet relève donc surtout de l’opération immobilière et financière, ce qui n’est pas du tout d’intérêt général. En conséquence, cette opération nécessite une procédure d’autorisation bien plus lourde que la simple déclaration de projet.
Si l’intérêt général est vraiment le but recherché, le Commissaire-Enquêteur propose d’annuler le projet de campus sport-santé et de créer, sur la totalité des 7,5 hectares de terrain, un parc naturel…
Nous apprenons par ailleurs que, pendant l’enquête publique, 29 avis émanant essentiellement de personnes n’habitant pas la commune étaient favorables au projet alors que 36 avis de Mouginois étaient défavorables. Le Commissaire-enquêteur s’est étonné de l’unanimité d’avis favorables des Personnes Publiques Associées (communes voisines, communauté d’agglomération des Pays de Lérins, CASA, CD 06, DDTM……) qui devraient rechercher l’intérêt général, et a soulevé le problème de la congestion des routes d’accès et des risques d’inondation. Il a également regretté le peu d’enthousiasme de l’autorité environnementale (DREAL) à défendre un espace naturel d’une valeur certaine.
Nous sommes heureux de constater qu’une enquête publique peut influencer et même peut-être annuler un projet qui ne relève pas de l’intérêt général, et sauvegarder ainsi le peu d’espaces naturels qui nous restent.